Jacques Attali este un ins deștept, cu o mare capacitate de sinteză, analiză și diagnostic. In textul de mai jos propune trei teze pe care, după el, guvernul francez ar trebui să le includă urgent și imperativ în discursul său politic, ideologic. El trebuie :
1. Să înceteze să declare că criza s-a terminat, că vine creșterea, să recunoască că sunt de așteptat momente dificile și să explice riscurile contradictorii ale excesului de datorii și ale deflației, ale falimentului băncilor și a excesului de profituri ale acestora.
2. Să anunțe lansarea unor reforme profunde, care nu vor avea efect decât peste un deceniu, în principal cele referitoare la fiscalitate, la școala primară, la reciclarea șomerilor și la refacerea controlului de către stat a marilor sectoare ale industriei.
3. Să recunoască că pentru realizarea acestor obiective ale reformei, în contrast cu tot ce se susține de peste două decenii, e nevoie nu de mai puțin Stat, ci de mai mult Stat; de mai multă Industrie, nu de mai multe Servicii, de mai multe Impozite, nu de reducerea Impozitelor.
Toate acestea se vor realiza, declară Attali. Singurul lucru care trebuie gîndit este dacă această reformă va avea loc după o imensă criză sau în locul unui vast traumatism social și politic, conchide Attali.
Și ca dânsul cred și eu. România este mult mai vulnerabilă decât Franța acum, după ce a suportat și suportă Cleptocrația, deconstrucția ideologică a miturilor, disoluția identitară și demografică, catastrofa ecologică. La noi clasa politică este formată din activiști și excutanți comuniști reciclați, iar elita intelectuală snoabă, de imitatori ai Occidentului, a confundat necesitatea unei critici intelectualiste a sistemului comunist cu distrugerea țesutului social deja slăbit, prin efectele sistemului de suspiciune generalizată instaurat de Partid și Securitate, și prin instilarea precoce a unui individualism cancerigen.
Cu prietenie, Dan Culcer
Plan de table, pour un diner sur le Titanic
le 15 novembre 2010 8H30 par
Jacques Attali
Il est fascinant de voir la place considérable que les médias français ont consacrée au remaniement ministériel annoncé dimanche. Pourtant, à l’échelle de l’histoire, même immédiate, il ne restera bientôt rien de ce non-événement, sinon pour les intéressés, aux ambitions déçues ou récompensées.
Le même jour, à Wuhan, en Chine, Indiens, Chinois et Russes se réunissaient pour décider d’une stratégie d’alliance à long terme. Le même jour, les Chinois laissaient entendre que le sommet du G20 ne changeait rien à leur stratégie monétaire. Le même jour, aux Etats-Unis, M. Greenspan annonça que si la dette publique américaine n’était pas rapidement réduite, les taux d’intérêt ne pourraient que monter et que personne ne financerait plus le déficit américain. Le même jour, l’Irlande était considérée en cessation de paiement, le Premier ministre grec évoquait un étalement du remboursement de la dette publique hellène, les Portugais parlaient de sortir de l’euro et les Espagnols ne discutaient que du risque de contagion, pour eux, d’une telle crise. Les uns et les autres, en Europe, commençaient même à se demander si la solution n’était pas dans un gouvernement d’union nationale.
Demain, la semaine prochaine, le mois prochain, la France sera prise dans ces mêmes tempêtes. Elle en sera étonnée. Parce qu’on lui en aura caché la nature et l’ampleur. On comprendra alors que, pendant que le bateau était menacé par mille et un icebergs, le commandant établissait le plan de table de son dîner.Pour éviter cette accusation, qui lui serait fatale dans dix-huit mois, il doit, avec son gouvernement, adopter un tout autre langage et un tout autre comportement.
Il doit :
1. Cesser de dire que la crise est finie, que la croissance est au coin de la rue ; il doit cesser de se contenter de la moindre moins mauvaise nouvelle pour crier victoire, reconnaître que bien des moments difficiles sont encore devant nous. Et expliquer les risques contradictoires de l’excès de dettes et de la déflation, de la faillite des banques et de leurs excès de profits.
2. Annoncer qu’il faut se lancer dans des réformes profondes, qui n’auront pas d’effet avant dix ans. Pas seulement celle, presque anecdotique au regard des enjeux, du financement de la dépendance, dont on parle tant, mais celles, beaucoup plus importantes, dont tout dépend : la fiscalité, l’école primaire, la formation des chômeurs et la reprise en main des grands secteurs de l’industrie.
3. Reconnaître qu’il faut, pour mener à bien ces réformes, au contraire de ce qui est dit par tous les gouvernements depuis vingt ans, plus d’Etat et non pas moins d’Etat. Plus d’industrie et non pas plus de services. Plus d’impôt et non pas moins d’impôt.
Tout cela ne sera pas simple. Tout cela aura lieu. La seule question est de savoir si cela aura lieu après une grande crise ou à la place d’un vaste traumatisme politique et social.
Bien sur, la France est riche et puissante et elle y résistera. Mais dans quel état en sortira-t-lle si elle n’y est pas préparée ?
Un remaniement, une déclaration présidentielle, un discours de politique générale pourraient constituer de bonnes occasions de dire tout cela simplement, à froid, avant qu’il ne soit trop tard.
j@attali.com
Biographie de Jacques Attali
Professeur, écrivain, conseiller d’Etat honoraire, conseiller spécial auprès du Président de la République de 1981 à 1991, fondateur et premier président de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement à Londres de 1991 à 1993, Jacques Attali (www.attali.com) est maintenant président de A&A, société internationale de conseils, (www.attali-associes.com) spécialisée dans les nouvelles technologies, basée à Paris, et président de PlaNet Finance (www.planetfinance.org), Organisation de Solidarité Internationale spécialisée dans le développement de la microfinance. PlaNet Finance est la plus importante institution mondiale de soutien a la microfinance. Elle conseille et finance le développement de la microfinance dans 80 pays.
En 1980, il fonde Action Contre la Faim et lance en 1984 le programme européen Eurêka (vaste programme sur les nouvelles technologies qui a donné naissance, entre autres, au MP3). En 1989, il lance un programme international d’action contre les inondations catastrophiques au Bangladesh. Jacques Attali a ensuite conseillé le Secrétaire Général des Nations Unies sur les risques de prolifération nucléaire. Il est à l’origine de la réforme de l’enseignement supérieure d’harmonisation des diplômes européens, dite LMD.
Docteur d’Etat en Sciences économiques, Jacques Attali est diplômé de l’Ecole Polytechnique, (major de la promotion 1963), de l’Ecole des Mines, de l’Institut d’Etudes Politiques et de l’Ecole Nationale de l’Administration.
Il a enseigné l’économie théorique à l’Ecole Polytechnique, à l’École des Ponts et Chaussées et à l’Université Paris-Dauphine. Il est docteur honoris causa de plusieurs universités étrangères et membre de l’Académie Universelle des Cultures.
Jacques Attali est également éditorialiste à L’Express. Il est l’auteur de cinquante livres, traduits dans plus de vingt langues et diffusés à plus de six millions d’exemplaires à travers le monde, comprenant des essais (sur des sujets allant de l’économie mathématique à la musique), des biographies, romans, des contes pour enfants, des biographies et des pièces de théâtre.
Jacques ATTALI a été nommé Président de la Commission pour la libération de la croissance française par le Président de la République depuis le 30 aout 2007.
Selon le Magazine Foreign Policy (Mai/Juin 2008), Jacques Attali est l’ »un des cents intellectuels les plus importants du monde ».
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